Justice vs Apple - Tim cook refuse de créer une porte dérobée dans iOS

Justice vs Apple - Tim cook refuse de créer une porte dérobée dans iOS

Mondialisation des malfaisants

Le patron d’Apple Tim Cook a été très clair. Les services de renseignement des États-Unis n’auront pas accès aux données d’un iPhone, même si c’est celui d’un terroriste mort. On est en droit de se demander pourquoi une telle collaboration n’est pas envisageable. En ces temps troublés où la malfaisance économique et terroriste fait loi, et c’est bien souvent la même, il convient de se garder des décisions par trop sécuritaires. Amplifiée par la cyber liberté, la volonté d’appât du gain au dépens d’autrui se généralise et on pourrait penser qu’il serait vital de faciliter le travail des aspirateurs de données des diverses agences d’information. Pour Tim Cook le refus est circonstancié, Apple ne laissera pas le loup entrer dans la bergerie. La marque à la pomme n’existe que par ses clients et autoriser un accès anonyme à leurs données serait fatal aux clients comme à l’entreprise de Cupertino.

La volonté de savoir

Le FBI, qui n’a mandat que sur le territoire national des États-Unis d’Amérique, doit son efficacité mondialement reconnue à ses techniques d’investigation souvent novatrices. Cette agence gouvernementale majeure des USA dépend grandement de la collecte de données moissonnées par ses officines sœurs dont fait partie la NSA. Bien longtemps avant l’existence même de cet état, Fouchet et d’autres comprirent qu’une police bien informée est une police qui marche. Comme il est difficile et hautement improbable d’avoir un coup d’avance sur le malfaisant, les informations et leur recoupement sont gagés d’élucidations. Mais est-ce ainsi que les hommes vivent ou tout du moins arrêtent les menées dévastatrices des groupements d’intérêts ? Est-on au service de son pays ou de ceux qui s’en servent ?

Ne jamais généraliser

Avec l’amoindrissement des budgets, il est logique de penser que l’automatisation de la recherche d’information passe par une forme d’intelligence artificielle. Sans aucune intervention humaine, il sera difficile de tracer qui que ce soit. La quête sera perpétuelle dans les tuyaux et bien évidemment il sera simple de percer ceux-ci. On n’arrête pas la mer avec ses bras, mais malheureusement c’est ce que les agences gouvernementales s’obstinent à faire. On peut penser que leurs gestionnaires cherchent à justifier leurs dépenses et forcément à les réduire. Pourquoi d’ailleurs ne pas anticiper les crimes en devenir, le Deep Learning est déjà mis à profit dans ce sens et une oeuvre comme “Minority Report” est désormais d’actualité…

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Les vers ne seront pas dans le fruit

Alan Turing mangeant sa pomme c’est l’exégèse même de la conduite de Monsieur Tim Cook. Ce n’est pas l’excuse du terrorisme qui mettra à l’encan les utilisateurs de l’iPhone. Si on choisit de chiffrer nos informations personnelles, cela ne veut pas dire forcément que l’on a quelque chose à cacher. On peut vivre sans culotte ,c’est un fondement de la liberté. Bien sûr il y a les guerres d’Irlande et les peuplades sans musique, cela ne signifie pas que le peuple doive subir le courroux, bien à propos, des forces de l’ordre. Alors, comment concilier une commercialisation massive d’outils de communication et la possibilité d’épier ceux qui s’en servent ? Un iPhone n’est pas le pigeon des terroristes, mais tout peut servir à tout.

Protéger et servir

En protégeant ses clients grâce à de moyens cryptographiques adaptés, Apple fait encore montre de son avant-gardisme. Ce ne sont pas les forces de l’ordre qui doivent être mises en déroute, mais plutôt les malfaisants qui sont contrés. Les transactions dites en ligne sont la règle, le consommateur doit être protégé. Le FBI doit pouvoir exercer son mandat et lutter contre le terrorisme sans que pour autant cet exercice nuise à des entreprises commerciales. Le domaine public n’est pas celui du privé, les malfaisants ne sont pas majorité. Pour concilier les deux sphères pourquoi ne pas créer un tiers de confiance qui ménagerait besoins en sécurité et impératifs commerciaux ? Tout cela est conciliable les deux sont interdépendants depuis les origines de l’humanité. La haute technologie n’est pas un frein à la sécurité et les services d’état savent bien s’en servir. Il est inutile que l’un travaille avec l’autre, leur chevaleresque rivalité ne peut que les renforcer mutuellement. Après, tout est affaire d’hommes, et leur durée de vie est plus limitée que celle des technologies.

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